Trek Langtang - Gosainkund - jour 9 -

Jour 9 : Syabru Besi - Chyolang Pati

J'ai décidé de quitter Syabru Besi avant que le soleil ne passe la crête et ne vienne à nouveau m’obliger à préférer la frondaison des arbres. Le sentier est une longue montée dans une terre glaise très creusée que je n'aimerais pas parcourir par temps de pluie. Et surtout pas en descente, car là comme à Naghtali, ce serait une véritable piste de bobsleigh...

Je suis la crête et je commence à croiser quelques porteurs. C'est la pause pour le premier thé, mais ça vous en avez l’habitude ;-). De retour sur cette crête, ma crête, où je retrouve un groupe de porteurs vers 2950m en pause autour d'un gros chorten. J'en profite aussi pour m'arrêter, je sens bien qu'à la sortie de la forêt je vais retrouver le soleil. Je ne voudrais pas trop transpirer dans mes habits tout propres de la veille (vous n'avez pas oublié ?) qui ont finalement terminé de sécher sur moi.



Quelques photos de la vallée du Langtang à travers une trouée de pins et je rejoins une nouvelle crête perpendiculaire à la précédente. Je suis définitivement dans l'axe du col et des lacs du Gosainkund. La vue s'ouvre et je replonge dans mon itinéraire des Ganesh Himal. Je n'ai pas beaucoup de mal à reconnaître l'itinéraire que j'ai mis en place, même d'aussi loin...


Les montagnes du Langtang sont aussi là, et j'en profite pour contempler ce panorama tout en sirotant un jus d'argousier (sea buckthorn sur les affiches).
Même si les jours se succèdent dans le meilleur des mondes possibles, il m'arrive tout de même que je ne veuille pas céder lorsque je suis confronté à de la mauvaise foi caractérisée. Je ne discute quasiment jamais les tarifs, surtout cette année où la roupie a perdu 30% de sa valeur. Mais quand arrive le moment de régler la note et que l'on me dit qu'il y a un " mistake " en me demandant un prix différent de celui affiché sur le menu, là je ne suis plus vraiment d'accord.
Soit on me le dit avant et c'est tout bon, mais pas après, quand il est trop tard.
" Mistake ", mes f..... !



Retour sur le chemin, pour oublier cette prise de bec en pénétrant rapidement dans une forêt de cèdres. Leurs troncs élancés partent à la conquête de la lumière, perdant leurs branches basses qui ne leur sont plus nécessaires. Sing Gompa se trouve à la sortie de cette forêt.  Une nouvelle fromagerie et une multitude de guest-houses attendent le marcheur. Évidemment la gompa est fermée : le moine qui la gère est à Syabru Besi...pas de chance.
Je choisis la dernière guest-house pour le repas du midi. Pourquoi celle-ci, je n'en sais rien, mais après il n'y en avait plus.
Au menu, champignons sauvages avec petits légumes et pommes de terre, mon choix est vite fait !
Pour le jus d'argousier, je ne me laisse pas vraiment convaincre car je viens de voir des bouteilles de concentrés provenant d'une fabrique de la vallée. Les gros malins, pas de petits profits même si l'on affiche " local organic "...



Allez, il faut repartir, les nuages arrivent vite et rester à Syabru Besi ne servirait à rien. Le chemin est très large et aménagé dans une forêt de cèdres et de genévriers. Je débouche face à ce qui ressemble à des toilettes bleues au milieu de nulle part. Ah non, c'est une cabine téléphonique, oups.



Les deux (uniques) guest-houses de Chyolang Pati m’attendent de chaque côté du chemin. Allez, je choisis celle de droite. En contemplant les montagnes du Langtang j'entame mon énième thé de la journée avec ce qui me reste d'apple pie que j'ai acheté ce matin. Je prends quelques photos de ces montagnes que j'ai déjà photographiées sous tous les angles, mais elles sont bien éclairées, alors pourquoi s'en priver.


Un gros dilemme se présente à moi, que choisir ce soir dans le menu...Comme je vous l'ai expliqué précédemment, les guest-houses d'état ne sont pas une invitation au progrès, mais à l’uniformisation...



Tout le monde discute autour du poêle avant de rejoindre son duvet pour une bonne nuit récupératrice. J'en fais autant...

Fin du jour 9... Jour 10