Squaws, la mémoire oubliée - Patrick Deval

Direction les États-Unis, pour découvrir un pan de l’histoire amérindienne, dont très franchement je n’avais aucune idée...
Pour ma part, il est assez facile de citer quelques grands chefs indiens comme : Geronimo, Crazy Horse, Sitting Bull ou Cochise...je n'en connais pas beaucoup d'autres, certainement un reste de mes lectures d'enfant ou du cinéma américain. Même si ce dernier n'est pas du tout objectif.
Du côté féminin, c'est beaucoup plus compliqué, il me revient en mémoire Pocahontas. C'est tout.
Et encore, tout ça parce que Disney l'a mise en valeur.
Disney ne l'a pas choisie par hasard...vous vous en doutez. De son vrai nom Matoaka, Pocahontas était son surnom d'enfance (qui signifie " petite dévergondée "). Mais ce qui intéresse le plus le célèbre studio de dessins animés est le fait qu'un prêtre anglais lui enseigna le christianisme et qu'elle fut baptisée, recevant le nouveau prénom de Rebecca. Voici donc pour la petite histoire.

Revenons au livre " Squaws, la mémoire oubliée " de Patrick Deval.

Le livre nous plonge dans le monde méconnu des Amérindiennes. L'ouvrage, illustré de photos et de gravures, aborde de manière la plus exhaustive possible tous les champs d'action, de l’anthropologie à l’histoire, en passant par le folklore.
On pourra peut-être reprocher, un peu, le manque de rigueur scientifique dans cette volonté de nous fournir le maximum d'informations.




Patrick Deval fait toute la lumière sur une société beaucoup plus égalitaire que ce que l'on nous a laissé croire. Et bien plus égalitaire que celle de l'Europe à la même période. Sur le plan social, les femmes avaient le droit de propriété et étaient représentées dans les conseils. Elles pouvaient pratiquer tous les métiers, mais aussi devenir chamanes ou chefs.
Mais pour autant, la société amérindienne n'était pas matriarcale, l'axe central étant l'égalité.

Vous y découvrirez le portrait attachant de grandes figures amérindiennes :

• Weetamoo
  
• Mary Jemison
• Sacagawea
• Zitkala-Sa...

A la sortie de la colonisation et de la perte de leur terre, les Amérindiennes jouèrent un rôle primordial en luttant contre les colons, en traduisant et en militant pour la reconnaissance des droits de leur peuple et contre l’oubli. Ce qui n'est pas rien !

Encore plus curieux, les Berdaches.

C'était le nom amérindien pour les transsexuels et les travestis. Cela signifie " deux esprits qui habitent le même corps ". Cette " particularité était vue comme un don des dieux, leur esprit pris davantage en compte que leur identité sexuelle. On honorait les berdaches en leur confiant des missions sacrées comme guérisseur, marieur ou prophète. Des femmes berdaches existaient aussi dans quelques tribus, qui prenaient part aux tâches du sexe opposé, la chasse et la guerre, comme les berdaches hommes pouvaient tisser, faire des paniers, des travaux de squaw ". Dixit Patrick Deval.

Voilà, vous en savez un peu plus, et moi aussi...

Si l'on veut en savoir un peu plus sur la culture amérindienne, il est peut-être intéressant de se pencher sur le recueil de souvenirs de Beverly Hungry Wolf " Paroles d’Indiennes, le livre de mes grands-mères ", et le dernier roman de Patrick Grainville, " Bison ".

" Squaws, la mémoire oubliée " de Patrick Deval, publié aux éditions hoëbeke.

Bonne lecture.

Laurent

Ps : Ce livre risque de rencontrer une certaine animosité dans le public. En effet, le terme de squaw est tout de même très péjoratif. Il est très dépréciateur, d'origine européenne et fait référence à la prostitution, un être humain de seconde catégorie...