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Trek corridor forestier (Madagascar) - Jour 21 Martine

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Trek corridor forestier (Madagascar) - Jour 21 Martine


Le parc est en vue...mais il y a tout de même du chemin à faire ;-)

Étant donné l’humidité ambiante, mes vêtements n’ont pas du tout séché pendant la nuit. Ce matin, il me faut enfiler le pantalon mouillé, les chaussettes mouillées et les chaussures trempées. Il n’y a plus qu’à, berk !
On quitte notre petite maison, direction le parc national d’Andringitra.
On entre très vite dans la forêt.
Afin de basculer dans l’autre vallée, il faut rejoindre la crête cachée dans la forêt. Encore un dénivelé de plusieurs centaines de mètres… On monte, on monte, par palier, mais on monte, et comme d’hab’ le sentier grimpe tout droit !
D’ailleurs, il n’y a pas vraiment de sentier, ou du moins il n’est pas entretenu. Certaines sections demandent donc un effort plus soutenu, en raison des obstacles que l’on y croise au passage (arbres, rochers, boue…).
Je marche silencieuse, attentive à poser mes pieds au bon endroit. Les racines enchevêtrées des arbres font office de marches d'escalier. De même que les rochers. Marches qui sont parfois hautes et glissantes car il a plu toute la nuit.
Les arbres sont immenses, leurs troncs se dressent à perte de vue, et leurs racines s'entremêlent les unes aux autres.
La végétation est dense, l'atmosphère est chaude et humide, nous sommes vite trempés de sueur.
Par contre, je suis surprise de voir aussi peu de sangsues. Explication : les zébus passent par là.
Plus on approche de la crête, plus la forêt s’éclaircit. Beaucoup de bambous, des bambous partout.
Des hommes coupent le bambou et le déposent sur le semblant de chemin. D’ailleurs, l’un d’entre eux s’arrête net en me voyant surgir et prend ses jambes à son cou, il dévale la pente jusqu’à… pendant que les autres sont morts de rire ! Je ne savais pas que je faisais cet effet ??!!

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Une fois la crête atteinte, le paysage autour de moi est superbe, un point de vue inoubliable sur la vallée. Y a pas à dire, la saveur d’un paysage est décuplée après l’effort. A croire que l’effort est indispensable pour que j’apprécie un paysage à sa juste valeur.

Pas faux, j’en ai tellement " chié " dans la forêt primaire pendant ces derniers jours que… Oui, j’apprécie d’autant plus ce que je vois aujourd’hui. Attention, je ne regrette absolument pas ces passages dans la forêt primaire, même si je dois bien avouer qu'à certains moments, je me suis demandée ce que je foutais là !

Je repense notamment aux sangsues, au camp 2, au bourbier …
Ce n’est pas le tout, après la montée, il y a la descente, bien sûr, descente aussi abrupte que la montée fut rude. Le chemin est très étroit dans une végétation haute, le terrain est difficile et très boueux. Il faut avoir le fameux " pied sûr " (jongler entre les pierres parfois glissantes et les morceaux de bois), s'accrocher à ses bâtons, sinon, plouf, les deux pieds dans l’eau et la boue…

Malgré tout, je croise dans ce bourbier quelques Malgaches, des porteurs de bidons jaunes. Ils sont pieds nus, dépenaillés, et leur charge semble bien lourde et pourtant ils " courent ", je me mets sur le côté pour les laisser passer.

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La matinée s'est écoulée, il est plus que l'heure du déjeuner et je ne refuse pas cette pause afin de souffler un peu. Une assiette de pâtes froides, vite avalée, avant de repartir, la journée est loin d’être finie.
Nous reprenons le même chemin. En ce qui me concerne, l'enthousiasme du début s'est un peu effrité lorsque soudain… un soleil timide nous éblouit, nous émergeons dans une clairière, au milieu des fougères. Inimaginable, il y a 10 minutes (si on avait su, on aurait attendu un peu avant de s’arrêter pour la pause de midi !!!).

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Je prends une grande bouffée d’air pur, la fatigue accumulée s’est envolée comme par magie… Je suis heureuse, très heureuse.

Le paysage est grandiose : vallonné, des grandes prairies à perte de vue…, paysage très différent, beaucoup plus sauvage et dénudé. Juste sublime !
Le chemin serpente à travers les collines, entre quelques maisons éparses sur les hauteurs avec leurs petits potagers et/ou enclos.
Un beau décor, il manque juste un peu de soleil. Il pleuvine. Positivons, la pluie donne des couleurs au paysage… Il est dominé par l’ocre et est animé par une palette de tons vert et brun boueux.
C’est une randonnée magnifique, je suis toujours émerveillée par ces villages perchés sur la crête des collines, surplombant les étendues de rizières.
 
Au loin, des petits points bleus, rouges, jaunes… une multitude de points colorés cheminent le long d’une colline. Des rires, des cris, des chants, de la musique… des coups de feu retentissent dans le lointain. Une procession d’enterrement. Surréaliste et extraordinaire.

Un cadre grandiose, une luminosité particulière, des scènes d’un autre temps, voilà mon quotidien depuis quelques jours.

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Le sentier en terre battue est glissant, mais il est toujours praticable. Il est 17h, il pleuviote, je distingue toujours les bidons jaunes de rhum des porteurs qui nous maintiennent sur la bonne route depuis le début de l’après-midi.
Il faut se rendre à l’évidence : ce soir, nous ne parviendrons pas à atteindre le village prévu (à encore une heure, paraît-il ? En fait personne ne le sait vraiment) et à la nuit tombante, nous sommes bien obligés de poser nos sacs dans un tout petit hameau (les " bidons jaunes ", eux, poursuivent leur chemin).

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Andreas va frapper à toutes les portes ! Y aura-t-il une âme charitable pour nous héberger ? Oui, comme toujours à Madagascar. Par contre, il nous faut attendre la fin de l’enterrement. Les enfants sont seuls dans les maisons, car les parents sont justement à l’enterrement. En attendant, on s’assied sur le balcon d’une belle maison à 2 étages.
Une longue journée s’achève : rude au début, mais largement compensée par l'atmosphère de cette vallée sauvage.
Ah les voilà ! Nous sommes accueillis comme des invités longtemps attendus. Après le discours de bienvenue, les présentations… Enfin, nous nous posons sur nos matelas pour rédiger notre journée sur le carnet.

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Fin du jour 21...

Martinemadagascar.3a
 
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José 7 mars 2015
Bonjour à tous les deux

Un feuilleton passionnant, et aujourd'hui une journée qui semble sévère...

Bientôt la fin.

José
   
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