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Trek corridor forestier (Madagascar) - Jour 5 Laurent

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Trek corridor forestier (Madagascar) - Jour 5 Laurent


Le village prévu pour ce soir n’est plus relié par le moindre sentier. Trop de dahalos, il a été abandonné. Alors, changement d’axe pour tenter de rejoindre un autre village.
Ce matin, une seule option, la forêt. Mais quelle forêt, bien dense, humide et très fermée. Il faut donc trouver quelqu’un pour nous guider dans ce dédale végétal, jusqu’au prochain village.
Premier cours d’eau, premier déchaussage, mais aussi le dernier…
Les fonds de vallons ne sont que ruisseaux, rivières, marais et autres systèmes aqueux. Il est plus sage d’abandonner l’idée de garder les pieds au sec !
Les chemins alternent entre " pas très larges " et très étroits. Le passage fréquent de générations de marcheurs, entrecoupé de saisons des pluies, a creusé de profondes crevasses dans le sol. Elles ne sont pas beaucoup plus larges que le sac à dos, avec parfois au fond, de la place que pour nos pieds, sur 3m de hauteur.
Des sections entières impraticables à la saison des pluies. Le reste du temps, les sentiers disparaissent sous la végétation ou se confondent avec les ruisseaux.

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Dans cette forte humidité, sous un léger brumisateur, nous devons nous battre contre un petit adversaire très tenace : la sangsue. Elles sont très nombreuses et d’une grande agilité. Il faut sans cesse s’en débarrasser. Comme avec les puces d’hier soir, il n’est pas possible d’en sortir complètement vainqueur…
Les pantalons sont constellés de taches rouges, vraiment voraces ces petites bêtes.
La forêt s’interrompt  d’un seul coup dans un immense fond de vallée, les cultures réapparaissent et les villages aussi. Ils sont nombreux et très rapprochés. D’une architecture différente, pilotis généralisés, bambous et feuilles de pandanus pour les murs et herbes pour les toits. Nous sommes en pays Tanale, pour être plus juste il faudrait dire Antanale.
Les enfants sont effrayés par les vazahas que nous sommes. Il y a dû avoir encore moins de passage qu’au dernier village, beaucoup plus accessible, et c’était en 1994…
Au final pas de vazahas ici, les ¾ des villageois sont apeurés en nous voyant. Mais nous finissons tout de même dans une maison à déguster du manioc tout chaud, pendant que madame tisse une natte. Une mâchoire patinée de zébu servant à lisser l’ensemble.
Ce village de Tananahambory, très bien caché et loin de tout est entouré de bananiers, mais rien à vendre. Les habitants estiment en avoir assez mangé et donnent le reste au cochon, arglll !
Une fois la bonne direction trouvée, nous repartons, le sentier attaque droit dans la pente. Dans cette région, la ligne droite est toujours le choix le plus simple. Pour les jambes d’Occidentaux, c’est une autre paire de manche, peu importe, montons.

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La forêt est  à nouveau dense, impossible de savoir quand va s’interrompre cette pente. Il fait une chaleur à crever, non, au final que 21°C, mais très moite. Et puis, comme tout bon touriste, nous pestons contre la pluie pour maudire dans la foulée le soleil… Un petit break pour observer au loin quelques lémuriens craintifs et c’est reparti pour les montagnes russes, c’est pire en descente…
Fond de vallée, nouvelle ambiance, nous suivons les cours d’eau avec facilité, mais les pieds humides. Passage d’un bras à l’autre, marcher dans l’eau est très agréable. Les sangsues nous laissent tranquilles. Dans la forêt, les plats sont rares et le terrain est encombré de racines et troncs bien cachés.
La fatigue aidant, il devient plus difficile de rester concentré. La luminosité baisse à vue d’œil, il faut faire de plus en plus attention. Quelques gouttes d’eau tombent des arbres, svp pas la pluie, merci... Déjà 7h30 que nous sommes partis et le terrain reste complexe dans la nuit qui nous accueille. Un dernier effort et une maison isolée apparaît. Il reste encore 15 minutes de marche facile pour rejoindre le village d'Andahanofusa (eau-crabe). 8h15 d’effort dans un terrain difficile, réservé aux trekkeurs endurants et motivés ;-).


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S’en suit un moment d’attente pour trouver une place pour planter les tentes et une maison pour la cuisine. Tout le monde vient nous observer sans que cela se décante… une majorité d’hommes, les femmes ont autre chose à faire avec l’entretien du foyer. Le village est bondé, c’est un lieu de passage obligé pour rejoindre le marché d’Ambohimia à 2 heures de marche.
Il ne reste plus qu’à faire sécher les chaussures, chaussettes et pantalons, tout en se débarrassant des dernières sangsues. Il y a du sang partout, sur les tibias et les mollets.
Une journée intense qui restera dans les annales. Je ne suis pas sûr de rééditer ce parcours alors que certains villageois le font régulièrement…

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Fin du jour 5... Jour 6

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Bonus :

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Mimi 21 janvier 2015
Décidément je ne m'en lasse pas!
Je profite de cette journée calme pour me mettre à jour dans la lecture passionnante de ce récit!
Merci à vous deux!
Fred 2 janvier 2015
Bonjour Laurent

En voilà un feuilleton passionnant...
   
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