Criquets dans le Makay (Madagascar)...le retour !

Je vous avais déjà parlé de ce fléau (sans remonter jusqu’aux plaies d’Égypte) qu'est le criquet.
Une fois en nombre conséquent, ils sont prêts à tout ravager sur leur passage. Pour plus d'informations, je vous invite à lire ou à relire ce RAC passé : Criquets du Makay.

Cette année, même si les nuages de criquets ont été moins conséquents ils ont tout de même été très présents. Qu'ils mangent de temps en temps les roseaux...bon, je ne dis trop rien. Mais cette année, ils se sont abattus dans le Makay avant la récolte du riz.
Les conséquences sont beaucoup plus dommageables pour les villageois. La récolte est d'ores et déjà anéantie !




Il y avait bien quelques criquets par-ci par-là, rien de bien méchant. Puis un soir à un bivouac en bord de rivière, à l'abri de roseaux, ils sont arrivés. Par petits groupes, ils ont envahi le ciel. Puis les petits groupes sont devenus de plus en plus compacts, pour ne former plus qu'un nuage épais d'insectes vrombissants.

Tout à fait incroyable, je dois l'avouer.


La lumière baissant, ils ont commencé à se poser, ou devrais-je dire à se laisser tomber sur tout ce qui pouvait les accueillir, du roseau aux arbres, en passant par les tentes et les humains qui traînaient par là...
Les Malgaches les regardaient sans trop d’intérêt, semblant nous dire : " Eh bien oui les amis, vous n'avez jamais vu un vol de criquets ? ".
Pour nous c'est l'incrédulité.

Mais d'où viennent-ils ?

Ils ont déjà attaqué les roseaux qui perdent leurs jeunes feuilles prématurément. La nuit tombante si vous allumez votre lampe frontale vous ne serez plus seul. Alors, éclairage au feu de bois pour tout le monde. De bois, pas si sûr...les criquets se jettent littéralement dedans.
Le moindre éclairage individuel les fait entrer en transe et ils se mettent à battre des ailes frénétiquement accrochés à leur tige.

A l'apéro, en plus des habituelles cacahuètes, ce sera criquets frits. Vous enlevez les ailes et les pattes, il ne reste plus que l'abdomen et la tête. Une variété de crevettes volantes. Le goût est proche du mode de cuisson, ici revenus dans l'huile. Il ne reste plus qu'à les assaisonner...


La nuit, tout redevient calme, quelques criquets continuent à bouger, mais on finirait presque par les oublier.
Le lendemain, à la fraîcheur, ils sont amorphes. Même notre passage, sur le plateau, au cœur des essaims ne les fait pas s'envoler. Il faudra attendre un soleil ardent pour les inciter à bouger...


Quelques jours plus tard, durant le transfert, nous rencontrons les personnels chargés d'éradiquer ce fléau. Équipés de souffleurs de pesticide, ils attaquent les champs les uns après les autres pour tenter de minimiser la reproduction de ces insectes.
Cette année, le produit utilisé est à base de chlore...je n'en sais pas plus...

Laurent

Bonus :