Retour de reconnaissance (Madagascar - Sakaleona), Unimog...

Les reconnaissances ont cela en commun qu'il faille bien souvent trouver un moyen de sortir de la zone de trek pour retrouver la route ou l'aéroport qui nous ramènera au point de départ.

Bien entendu, selon les pays et les régions c'est plus ou moins possible...



Dans ce cas de figure, reconnaissance des hauts-plateaux malgaches à la côte Est, nous savions qu'une piste carrossable était présente au village d'Ampasinambo.
Mais Madagascar est un cas particulier. Dans cette région la latérite règne en maître et la mousson met à mal la moindre piste. Sans oublier l'entretien régulier de celles-ci...inexistant.
Donc dans un premier temps, seuls les 4x4 passent, puis arrivent le moment où ne peuvent passer que les camions. Ceux-ci défonçant à qui mieux mieux le terrain enclenchent le cercle vicieux. Il n'y a qu'eux qui puissent passer et ils détruisent d'autant plus.

Les ornières deviennent profondes et se remplissent de boue collante. Les montées se font complexes et les camions se retrouvent avec des inclinaisons latérales proches de la rupture.

Seule solution, l'Unimog de Mercedes.

Il ne faut pas oublier que nous sommes à Madagascar, ils ne sont donc pas de la première génération...mais ils tournent toujours.

A savoir comment, alors là...c'est parfois plus proche de la magie que d'autre chose.

Il ne faut surtout pas oublier d'avoir les pièces de rechange avec soi, sinon, vous pouvez attendre un temps certain...

Et si vous êtes en vrac sur la piste, elle est coupée, il quasi impossible de trouver un espace pour le contourner. A bon entendeur...

Réparation dans la brousse...

Donc les pièces de rechange...pour nous se sera un roulement. Le seul modèle que l'on n'avait pas. Un coup de téléphone au village du départ et une moto apporte la précieuse pièce. La moto passe aussi très bien, mais pour nous transporter c'est un peu juste ;-).

C'est reparti sur une piste qui rappelle plus un champ de crevasses qu'un terrain plat. Mieux vaut se tenir fermement si l'on ne veut pas être balloté, brinquebalé, secoué, brassé...

Les vitesses sont courtes, l'Unimog a tendance à bondir plus qu'à rouler. De toute façon, les surfaces planes se font rares...

Pour couronner le tout, il pleut, rien de mieux pour l’adhérence générale. Au mois, j'ai l’impression de l'avoir testé en mode " tous les problèmes en même temps ". Le prochain passage à la saison sèche devrait être plus simple...

Nous avançons à bonne vitesse, il est prévu 7h00 pour faire 40km, une bonne moyenne.

C'était sans compter sur un second Unimog qui la veille avait raté un virage et avait terminé sa course dans la rivière.

Comment rater un virage à une moyenne de moins de 6km/h...mystère.

En tout cas, il est bien là, l'avant dans l'eau.

Tout le monde est sur le coup et à la nuit, miracle, il est sur ses roues. Mais il faut encore le pousser pour pouvoir continuer, son carburant s'est déversé, et de toute façon il n'est pas sûr de pouvoir démarrer. Le terrain est toujours aussi glissant, c'est très complexe.

Une petite poussette, et nous le dépassons.

Il ne reste plus qu'à le tracter jusqu'au premier plat. Impossible de le laisser en vrac, solidarité oblige. Allez savoir si la prochaine fois vous n'aurez pas besoin de son aide...

Solidarité avant tout...

En tout cas pour nous, de 07h00 nous passons à 16h00 pour ces fameux 40km, nouveau record...

Pour le chauffeur, c'est un tour de force, une épreuve physique, où le sourire et la bonne humeur sont de rigueur. " Bon, ce n'est pas tout ça, mais je dois rentrer..." et le voilà reparti pour 07h00 dans l'autre sens, ou plus...

Travail de forçat...

C'est reparti...dans la nuit.

Pour la suite : pirogue.

Plus reposant, on en parle dans un prochain retour ;-)...

Bonne route.

Laurent

Petite variante, parebrise local...ou comment conduire avec un casque de moto durant la saison des pluies. Véridique !!!