Trek Val d'Aoste - Tour des Géants - Grands Combins - Jour 12

Aujourd’hui, c’est le jour de la moitié du parcours.
La pluie vient s’abattre sur les vitres du refuge de Panossière, je m’octroie 30’ de plus au lit. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de se dépêcher.
" Au fait, je ne crois pas qu’il fera beau aujourd’hui ", plaisante le gardien. La pluie tombe, fine et froide. Sur les sommets, s’est déposée une fine pellicule de neige, mais sur les sommets seulement. Tout le monde avale le petit déjeuner, sans vraiment sourire. La météo impacte sur le moral.
Bon, il est temps de partir, 5°C, le bonheur. Une nouvelle passerelle (juillet 2014) permet de couper le bout du glacier pour rejoindre le premier col. Puis, descente et remontée assez sauvage avant de retrouver un itinéraire balisé.




Ce matin, c’est plutôt photo N&B, mais je pense que l’on peut tout de même en tirer quelque chose, on verra au retour.
Les reines sont là avec leurs clarines imposantes. Le berger est passé leur donner du sel. Elles sont à l’alpage pour l’été, ce sont des génisses et leurs veaux de l’année. Elles sont imposantes, mais vraiment magnifiques avec leur livrée noire.
Un beau parcours sur un bout de moraine permet d’arriver au pied du col de l’âne. Parfois, lorsque je vois la météo, tout seul au milieu de nulle part avec le gros sac, je me demande (ou pas) qui est l’âne dans cette histoire…


Le sentier part dans les vires, au cœur d’un schiste délité, entre échelles et chaînes métalliques. Je reste dans l’axe et opte pour le névé. Avec ce ciel couvert tous les soirs, la neige ne " serre " pas. Elle est très molle pour 3000m. Je m’enfonce de temps à autre, et mes bâtons aussi…
Un dernier passage acrobatique et le col  est atteint. Pas le temps de rêvasser, le vent est fort ce qui vient renforcer l’inconfort thermique avec la pluie et le brouillard. Ah la joie de la randonnée.
Descendre, descendre, descendre…vers Bourg St Pierre. Halte dans la cour d’une ferme pour manger un peu. Le timing est parfait, le soleil dissout les nuages de la vallée, c’est fini de la goretex, retour au short, t-shirt.





Vue sur le massif du Mont Blanc, du moins sur ce que les nuages ne cachent pas. Dommage, la vue doit-être vraiment panoramique depuis ce lieu.
Allez, c’est reparti pour Bourg St Pierre. Chemin facile, par une piste pour rejoindre le village, où il ne se passe pas grand-chose. La construction du barrage et de la route qui va au tunnel du Grand St Bernard,  a dévié l’itinéraire pour un nouvel axe routier qui passe au-dessus. L’épicerie a même disparu…
Une habitante me voyant hésiter sur le choix de l’hébergement, m’invite à prendre le café et me propose quelques fruits à emporter pour les jours à venir. Solidarité de montagne…
S’ensuit une heure d’explication sur la région, en sirotant ce breuvage accompagné de petits gâteaux.
Bourg St Pierre a eu son heure de gloire lors du passage de Napoléon (mai 1800...). Que dire de sa lettre où il est stipulé qu’il allait rembourser les frais occasionnés lors de son passage. Il faudra attendre 1989 pour que cela soit chose faite par F.Mitterand.
Faire sécher les affaires, une douche, un bon repas et je suis fin prêt pour affronter la journée ensoleillée prévue pour demain. Le soleil, ça ressemble à quoi déjà ?


Je m’oriente vers un plat très local, une fondue. La serveuse me fait remarquer que c’est seulement pour 2. Qu’à cela ne tienne, je commande pour deux. Elle ne semble pas bien comprendre, je commande pour 2 et je mangerai donc comme 2…Un instant d’hésitation, un sourire et la commande est prise.

Fin du jour 12...

Laurent