Trek Val d'Aoste - Tour des Géants - Grands Combins - Jour 14

Aujourd’hui, je ne ressasse pas ma sempiternelle angoisse sur les nuages et la pluie.

En effet, il neige…
Cela manquait pour un 15 août. Je fais une croix sur les Grands Jorasses et le Mont Blanc. Ne reste plus qu’à avancer.


Mais que de monde sur le Tour du Mont Blanc Les autres routes (Tour du Cervin, Tour des Combins, Tour du Mont Rose) sont aussi belles, mais c’est le Tour du Mont Blanc qui focalise tous les randonneurs.
Tous les types de marcheurs sont présents ; ceux qui sont heureux d’être là, en montagne, et ce peu importe le climat.
A l’inverse, il y a ceux qui se demandent ce qu’ils font là. Pour quoi ont-ils suivi un groupe, pour quoi s’être inscrit, vraiment ?


Je ressens une certaine souffrance dans leur démarche pas très assurée dans la montée au col du Grand Val Ferret. C’est pourtant une autoroute, mais pour eux c’est de l’ordre de la mission impossible à accomplir Le repos se trouve au prochain hébergement.




Tout le monde se camoufle en tenue de pluie avec cette neige et ce vent. C’est une succession de taches multicolores qui parcourent le sentier. Parmi elles, les Japonais sont encore plus colorés, je ne pensais pas cela possible. Mais à l’inverse des autres nationalités, ils sourient tout le temps. L’effort n’a pas l’air d’avoir d’emprise sur eux. Il y a cette journée à affronter, alors elle sera faite, peu importe la durée et l’effort à fournir…
Mais le Tour du Mont Blanc n’a pas l’exclusivité des marcheurs, il faut partager les sentiers avec les cyclistes et les traileurs.
Pour les vététistes, il faut juste les entendre arriver et voir comment gérer les priorités en montagne…
Les traileurs quant à eux se font de plus en plus nombreux. L’Ultra Trail du Mont Blanc (UTMB) n’est pas si loin, mais tout de même, ils sont nombreux. Rien à voir avec les trekkeurs, et ça, les équipementiers l’ont bien compris, une nouvelle manne financière pour les marques.
J’ai tout de même l’impression que pour l’adepte du trail, de l’utra trail, du méga trail, du " super long trop fort de la terre qui déchire ", courir autour du Mont Blanc – que l’on participe ou pas à l’UTMB – est " The place to be " .
Allez les grandes sauterelles, courez, courez, on se retrouve au refuge ce soir. J’ai un gros sac, et alors ?
Trois refuges plus loin, en permanence face au massif du Mont Blanc – invisible -, je me retrouve au-dessus de Courmayeur. La grosse ville de la vallée que je rejoins après une dizaine de changements vestimentaires. Eh oui, entre la neige, la pluie, le soleil, la pluie, puis le soleil, la pluie…




Rapide descente et je me retrouve au centre-ville, avec une foule compacte. Je ne me sens pas vraiment chez moi dans tout " ce bazar ". Traversée rapide de Courmayeur pour trouver un hébergement et une amie qui fera l’Alta Via 2 avec moi. Un nouveau temps de partage.

Fin du jour 14...

Laurent