Tilman pass, Langtang - Traversée du Népal (Tamera Great Himalayan Trail)

Non, et bien maintenant, c'est fait.

Pour moi, ce sont les deux explorateurs contemporains avec lesquels j'ai le plus de relation.

Que ce soit au Népal, en Inde ou au Pakistan, ils reviennent sans cesse sur le devant de la scène.
Seul ou ensemble, ils ont ouvert de nombreux itinéraires permettant de combler les " Blank on the map "...comme dirait Shipton.

Lors de mon intervention sur la traversée du Népal, que j'ai mise en place avec David Ducoin pour l'agence Tamera, j'ai encadré certaines sections, donc celle du Langtang.

Le but étant, bien entendu de sortir de cette magnifique vallée de la plus belle manière qu'il soit. C'est à dire par le col de Tilman...le fameux.

Beaucoup en parlent, mais peu le franchissent.

Son accès n'est pas si simple et sa sortie encore moins, il faut l'avouer.

Ce col a dû largement changer depuis le passage de Tilman. Je ne sais même pas dans quel sens il l'a parcouru ni pourquoi a-t-il cherché cette option ?

Le col n'est pas au fond de la vallée, sinon, c'est vers le Shishapangma que vous accéderez directement. C'est aussi une belle option esthétique, mais ce n'est pas celle prise.
Si vous voulez réaliser ce 8000m en douce par la face Sud, sans en parler aux autorités chinoises, alors c'est pour vous.

Il faut garder en tête que vous devez aussi être en autonomie...Il est révolu le temps où le staff passait par là pour éviter un long transport. Le gouvernement chinois est devenu beaucoup moins souple avec les règles...
Bon, c'est vous qui voyez.

Alors, au lieu de vous diriger vers le Nord, vous allez devoir obliquer légèrement dans une vallée latérale, puis en changer avant d'atteindre de petits lacs qui vous serviront de camp de base pour le franchissement du lendemain.

Le col est bien sur votre gauche, il ne faut pas être tenté par celui qui est en face. Peut-être est-il exploitable, mais vous n'irez jamais dans la bonne direction...

Avec de la neige, rejoindre le Tilman pass n'est pas un réel souci. Seule la descente pose question. Tout semble vous attirer vers la rive droite du glacier. Je vous invite à oublier cette option pour vous concentrer sur la rive gauche, et sans descendre trop bas dans la pente face à vous.

Dans le cas contraire, un bel icefall vous fera rapidement changer d'itinéraire.

Un dernier effort, quelques passages scabreux à franchir et vous êtes en bas dans une belle moraine chaotique...et encore loin du camp. A vous de voir les ressources qu'il vous reste.

Bien souvent, c'est au premier point d'eau, sur le premier plat que l'on jette son dévolu. En tout cas, c'est ce que j'ai fait avec le groupe. Un petit coin ambiance frigo réglé sur le minimum, mais au moins on retrouve la joie de pouvoir se dire que le Tilman pass est derrière et que tout le monde l'a franchi sans encombre.

Il ne reste plus qu'à rejoindre Panch Pokhari et son lieu de pèlerinage hindouiste. Légèrement surréaliste après ce passage glaciaire, mais heureux de retrouver la verdure et un certain nombre de Népalais qui permettent l’hébergement des pèlerins, mais pas que...
Prochaine étape la kharka de Chogormogor, un camp vraiment hors du temps pour les amoureux des lieux perdus.

Rien que le nom est une invitation à la découverte, non ?

C'en est terminé de notre ami Tilman, Bill de son prénom ?

Et bien non.

Printemps 2021, je le retrouverai pour le Tilman gap. C'est où, me direz-vous ?

Il ne vous reste plus qu'à cliquer sur ce lien.