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La Chine en Afrique. Menace ou opportunité pour le développement ? Points de vue du Sud.

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La Chine en Afrique. Menace ou opportunité pour le développement ? Points de vue du Sud.


La Chine, meilleure nouvelle amie de l’Afrique?

Ce livre d’ "alternatives sud" est, à mon goût, la parfaite continuité de celui écrit par Michel Beuret et Serge Michel (photos de Paolo Woods) : La Chinafrique - Pékin à la conquête du continent noir.

chinafrique


Publié en 2008 il était le résultat d'une enquête journalistique au cœur du continent africain. Bien écrit, car les auteurs ne tombaient pas dans la caricature et les préjugés simplistes. Il ouvrait le bal des futures publications sur ce sujet.



Le livre: "La Chine en Afrique. Menace ou opportunité pour le développement ?" est d'un autre contenu.
Écrit par des universitaires et des journalistes, il analyse le rapport qui s'est installé entre la Chine et l'Afrique au jour d'aujourd'hui.
Avec ces quelques années de recul il est maintenant plus aisé de dresser un tableau en concordance avec ce qui semble être la réalité.

Certains articles sont partiellement redondants, car ils traitent le même sujet, mais dans l’ensemble le livre fournit une foule d'informations.

"La Chine a besoin de l'Afrique", déclaration de Hu Jintao en 2007, résume assez bien l'ensemble des enjeux. Dans son développement sans précédent, la Chine va devoir faire face à un nouveau défit : le développement de son propre pays. Ce qui engendrera inexorablement une demande encore plus accrue en matières premières et en terres arables. De ce fait, l'Afrique semble toute désignée pour devenir sa meilleure amie.

Est-ce une situation "gagnant-gagnant" comme le proclament les dignitaires chinois? Ou l'Afrique va-t-elle subir une nouvelle forme de colonisation?

Sur le plan politique la Chine est une dictature où les droits civiques et politiques sont très limités, quand ils ne sont pas réprimés violemment (révolte des Tibétains et des Ouïgours, détention du dissident Liu Xiaobo prix Nobel de la Paix... entre autres).



De ce fait, on comprend mieux la mise en place du consensus de Pékin, qui diffère beaucoup de celui de Washington, prônant le libre échange, la lutte contre la corruption, la transparence, les droits civiques, le processus de démocratisation, ainsi qu'un réel engagement dans la défense des droits de l'Homme.

Le consensus de Pékin peut se définir par quelques points:
  • Non-ingérence et respect mutuel
  • Amitié et respect mutuel
  • Développement structurel
  • Modèle de développement Chinois, la démocratie n'étant pas le seul modèle...
  • Tolérance de la corruption
  • Reconnaissance de Taïwan comme faisant partie de la Chine

Néanmoins, les deux consensus ne sont pas exempts d'énormes défauts, qui en pratique donnent un poids énorme aux investisseurs, au détriment des pays africains.

Ce livre analyse les aspects positifs et négatifs de cette amitié financière sino-africaine. Bien entendu, la Chine investit beaucoup dans les infrastructures africaines, délaissées par les occidentaux. Mais les palais présidentiels doivent-il en faire partie?

Face à ce nouvel échange "gagnant-gagnant", de nombreuses paroles africaines commencent à se faire entendre. Souvent bien plus intéressantes que celles de leurs consœurs occidentales qui ne voient la Chine qu'à travers le prisme de la perte de marchés.
Parmi ses voix, si l'on veut bien en extraire celles des responsables politiques, apparaissent de vraies revendications qui dénoncent les réalités de terrain (telles celles de Marcelo Mose, journaliste mozambicain) :
  • concession en échange de l’enrichissement des élites
  • vandalisme environnemental
  • pillage du travail du peuple
  • précarité des emplois
  • disparation du petit commerce local
  • démantèlement des institutions...

Non ingérence et respect mutuel, très bien, mais alors quand le directeur de l'Exim banque  (Li Yue) déclare en 2007 : "les routes et les radios sont des besoins bien plus urgents pour les Africains que les droits de l'homme et la liberté. La Chine a fourni ces avantages concrets" (Reuters, 8 octobre 2007) que faut-il en déduire ?

Si penser à la place du peuple africain, et finalement décider pour lui ce qui est nécessaire ne ressemble pas à une forme de colonialisme, alors nous sommes prêt à avaler des couleuvres énormes comme des éléphants sous traitement stéroïdien...

L'avenir nous dira (j'espère pour le plus grand bien du peuple africain) si cette nouvelle relation quasi-fusionnelle aura finalement été bénéfique pour le continent africain.
Un livre à lire, le sujet est d'actualité et passionnant.

la.chine.en.afrique
Certainement pas le dernier livre sur ce sujet, tant celui-ci est riche en rebondissements et fait la part belle aux rancœurs des différents protagonistes...


Un gros bémol avec le dernier article d'Adam Gaye (journaliste sénégalais), qui dresse un portrait particulier des relations sino-africaines, ainsi que du rôle passé et futur des occidentaux.

Tout cela sent bon les connivences et l'inscription au parti chinois...

En effet déclarer par exemple : "de ce pays qui fait vivre décemment 1,3 milliard d'êtres humains, l'Afrique (...) peut apprendre beaucoup" ne semble pas tout à fait approprié. Étrange déclaration quand la Chine reconnait avoir plus de 11% de sa population dans la catégorie pauvre. Mais il faut avouer que la Chine est tout de même le pays qui en moins de 60 ans a réduit le plus la pauvreté de son peuple, le meilleur élève au monde.
A lire un très bon article dans Reflets de Chine.

Laurent
 
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