Loup, où es-tu? ...dans le trou !

Voici un élément du paysage ladakhi qui devient rare à rencontrer.
Le piège à loups (Canis lupus), ici probablement un Canis himalayensis...

Comme son nom l'indique, il est construit pour piéger...les loups.
Pas la gentille peluche, mais cette bête féroce qui bave partout et qui fait peur aux enfants, ancêtre de tous les chiens (Canis lupus familiaris). Même si l'on peut se demander comment certains animaux de compagnie ont pu tellement dégénérer depuis leurs origines pour en arriver là !
Il n'empêche, ils descendent tous du loup, oui enfin, certains ont tout de même du descendre du train en marche... ;-)





Au Ladakh, le loup fait encore partie du paysage. Il n'est pas rare de le croiser dans la partie des hauts plateaux, Rupshu, Changtang. Furtif et craintif, il est difficile d'approche et bien souvent l'on en voit que les traces.








Belle empreinte le long de la Tsarap.



Mais ce piège rencontré sur la descente de Skyidmang est là pour nous rappeler qu'ils sont bien présents et que les éleveurs leur font une guerre incessante. Il y a toujours un combat fratricide entre le sauvage et le domestique...
Les nomades et transhumants ne recherchent pas spécifiquement à éradiquer le loup, mais veulent seulement protéger leurs troupeaux, qui constituent leur richesse et moyen de subsistance.

C'est dans cette logique que les ladakhis ont pensé et créé le piège à loups.
De plus ou moins grande taille celui-ci doit tout de même répondre à certains critères :

• être assez profond pour empêcher la bête de ressortir
• être bien placé pour attirer le loup
• avoir des bords en surplomb pour définitivement bloquer l'animal pris au piège

Après, soit vous l'achevez (pas très bouddhiste), soit vous laissez faire la nature (bon pour le Karma?).

Dans tous les cas de figure, le fond du piège doit être alimenté d'un morceau de cadavre (chèvre, mouton, yak...) pour espérer attirer le loup. Choux, carotte et autres végétaux ayant un résultat beaucoup moins probant.

Il ne reste plus qu'à attendre, attendre, attendre...

Un piège parfait.

Pour celui qui nous intéresse, je dois avouer qu'il est en parfait état. Les murs et rebords en pierre ne sont pas laissés à l'abandon, et qui plus est, il est d'une grande dimension.

Je ne sais pas si c'est pour se faire pardonner (un peu), mais ces inlassables bâtisseurs lui ont donné une forme de cœur, un peu de douceur dans un monde de brutes...

Voilà vous en savez un peu plus, et je vous laisse regarder cette courte vidéo pour en avoir une meilleure approche.