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Te Araroa (Traversée de la Nouvelle-Zélande), île du Nord côté Mer

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Te Araroa (Traversée de la Nouvelle-Zélande), île du Nord côté Mer


Dans tout trek, il y a un début. Le Te Araroa n'y échappe pas, bien évidemment.
Pour moi, se sera du Cap Reinga.
Il faut juste choisir si l’on désire être un SOBO (Southbound) ou un NOBO (Northbound). C’est-à-dire si l’on veut réaliser cette traversée du Nord au Sud où dans le sens inverse. J’ai encore besoin que l’on m’explique l’intérêt de la faire vers le Nord. On sait très bien que l’île du Sud est plus spectaculaire au niveau des paysages.
Alors pourquoi débuter par le dessert, si c’est pour terminer par le potage, aussi bon soit-il.

Bien entendu, j'ai rencontré pas mal de personnes qui avaient choisi l'option NOBO (Northbound), mais en général ils ne faisaient que l’île du Sud. Dans ce cas particulier, oui pourquoi pas. Il suffit de se décaler un peu pour profiter d'un temps clément pour cette île qualifiée de pluvieuse.

Et puis, partir plein Sud, vers le bout du bout, me faisait beaucoup plus rêver. J'avais l'impression de partir vers les confins, alors qu'en me dirigeant vers le Nord je me voyais plus revenir vers la civilisation...
Je dois le concéder, ce n'est qu'un avis personnel. Mais lorsque l'on se lance pour 3006km, il y quelques questions que l'on doit se poser. J'en avais fait de même pour la Traversée du Népal, il n'y avait don pas de raison que ce soit différent cette fois-ci.

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Au début était le rien, et puis l’île du Nord m'a accueilli à bras ouverts. Une île généreuse où l'itinéraire est résolument tourné vers sa relation avec l'océan. Pour un temps, bien entendu, vous allez vous confronter rapidement avec les montagnes du Nord.

Il faut donc débuter par le sable, la plage à l'horizon pour tester votre résistance. Après la 90 mile beach, les abandons sont nombreux. Il faut avancer coûte que coûte en profitant de la marée pour profiter d'un sable dur. Dans le cas contraire, je vous souhaite bien du bonheur pour rejoindre Ahipara et le premier ravitaillement.
Mais il y des compensations à avoir l'impression de ne pas avancer dans un paysage qui semble se renouveler à l'infini, heure après heure.
Si vous vous intéressés un temps soit peu à votre environnement et non seulement à vos ampoules, tendons fragiles et autres joyeusetés, vous pouvez récolter moules et autres coquillages locaux.
Vous imaginez. Vous êtes face à l'immensité marine et le soir pour compléter votre maigre repas, des coquillages que vous avez vous-mêmes ramassés. Énormes, les moules ont du mal à tenir dans votre casserole. Peu importe, en plusieurs cuissons, vous faites corps avec le milieu, un retour aux sources. Ne vous en privez pas.

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Puis de Waikere jusqu'à Auckland, c'est un alternance entre plage et collines. Attention, colline ne veut pas dire tranquille. Loin de là, elles vont vous faire souffrir, le second écueil pour le traverseurs (oui, ce mot n'existe pas, et alors ? Et aussi, je dois l'avouer, je n'ai pas que ça à faire que d'écrire en inclusif, vraiment un truc " à la con " pour ceux qui n'ont vraiment pas grand chose à faire de leur journée...).
En effet, pour certains se sera l'enfer vert, pas moins. Des forêts humides, très humides, des rivières dans lesquelles il faut marcher toute la journée, que du bonheur pour ceux qui aiment le roots, beaucoup moins pour les autres...

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Puhoi, le plaisir à l'état pur.
C'est un petit village, un hameau pour dire vrai. Vous venez de sorti de la forêt, pour moi, sous des trombes d'eau qui finissent par vous faire douter de votre Gore-Tex. Et si vous voulez un temps soit peu coller à l'itinéraire, vous devez descente un petit bout de la rivière Puhoi en kayak. IL vous faut donc trouver un hébergement, et dans mon cas, sécher un peu, beaucoup...
Comme la nature est bien faite, il y a un pub, Le pub à la pas manquer.
Accueil chaleureux, bières à profusion, décor à vous en décrocher la mâchoire, burgers de malade et chambre douillette, alors pourquoi s'en priver. C'est aussi ça le Te Araroa, parce que dans l'île du Sud, les rencontres se feront plus espacées, alors je n'ai pas fait autant de kilomètres pour me priver des bonnes choses de la vie. Je laisse ça aux super-graineux et autres dévoreurs de kilomètres.
" Patron, une autre Tui s'il vous-plait. Oui, avec des frites, merci. "

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Et ces plages ?
Splendides, vous pénétrez dans une autre univers où le sauvage côtoie le splendide. Nombre de constructions face à la mer ne sont que baies vitrées tournées vers la lumière de l'océan. Entre le sable et ces maisons, vous n’arrêter pas de vous dire, tous les jours : " J’habiterai bien là ". Mais vous avancez tout de même jusqu’à la prochaine plage.
Vous rencontrez des familles, sur trois générations, qui pratiquent le surf. Certains viendront vous voir pour vous demandez ce que vous faites là, habillé en trekkeur alors que tout le monde est en maillot de bain. Bel anachronisme...qui finit par vous faire bine marrer.
Il y a bien entendu, ceux qui connaissent le Te Ararao et qui viennent vous féliciter de le tenter. C'est bien la première fois que je suis accosté aussi souvent par des inconnus pour discuter itinéraire et motivation personnelle.
Bon, pas de surf pour moi, juste aller de l'avant en marchant.

Mais c'est une marche très joueuse, il faut compter avec la marée à nouveau.
Attendre, choisir le moment adéquate pour couper une rivière qui se jette en plein mer, profiter du sable mis à disposition pour contourner de magnifiques falaises au lieu de suivre une route côtière.

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Peach Cove Hut
Au bout, tout au bout d'Ocean Beach, il y a une hut. Celle de Peach Cove. Beaucoup de traverseurs l'évitent littéralement. C'est une erreur, une grosse erreur.
Oui, il y a moyen de contourner et d'éviter ces milliers de marches en bois qui vous explosent à la montée et vous détruisent à la descente (ah, ça fait moins rêver ;-), mais quelle bonheur de passer la nuit dans une hut au cœur d’une forêt à 2 minutes d'une belle plage privée. Une bonne baignade en tenue légère (si si, très légère) au coucher de soleil vous fera rapidement oublier ces fameuses marches.
Vous les retrouverez bien assez vite, le lendemain au démarrage de la journée.
Auckland ?
Vous y arrivez par la mer en contournant Devonport, un petit plaisir qu'il ne faut pas bouder.
Une capitale à taille humaine que l'on parcours à pied en se tournant régulièrement vers la mer. Une pause bien méritée après 600 km. Rien du tout lorsque l'on regarde ce qu'il reste à faire.

Au Sud, toujours plus au Sud, retour au sable.
En premier lieu celui de Santoft, noir, inhabituel. C'est un retour en côte Ouest.
De nombreux troncs jonchent la plage. Un mikado d’une dimension dantesque pour nous rappeler que le climat n'est pas toujours clément, parole de kiwi !

Puis, Kapiti Coast nous propulse au plus près de Wellington. Comme Auckland, Wellington est résolument tournée vers la mer. Une petite glace à Oriental Bay avant de couper de nombreuses collines, c'est fameuses collines, pour rejoindre Island Bay, le terminus pour cette partie Nord du Te Araroa.
Vous pouvez bien zapper quelques portion, je reviendrais dessus, mais il est interdit de ne pas rejoindre Island Bay. Les lumières de la ville sont parfois tellement puissantes que bine souvent comme des insectes dans les phares d'un véhicule, les traverseurs s'immobilisent pour profiter du confort offert. Ne rédamarrant le trek qu’une fois de l'autre côté, avec l'île du Sud, au début du Queen Charlotte Track.
Hérésie, je vous dirais.

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L'arrivée au bout du bout à pied pour rejoindre un village de pêcheurs mes semble parfaitement conclure la première partie, la plus longue, 1600km.
En cas contraire, j'aurais l'impression d'avoir le goût de l'inachevé en bouche.
Et même une bonne bière ne serait pas suffisant pour le faire passer.


A bientôt pour découvrir l'île du Nord côté Terre.

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