Trek dans le massif du Makay, ou comment tomber sous son charme...

Tout est dans le titre, mais pas seulement...
J'ai rêvé du massif du Makay depuis les premières publications scientifiques, puis le livre qui lui a été consacré par Evrard Wendenbaum n'a rien arrangé. Bref, il fallait absolument que j'y aille.

Mais hélas, bien souvent la réalité n’est pas à la hauteur du rêve, qui lui est trop idéalisé, trop irréaliste. Et pour Makay, qu'en est-il ?

Et bien, je dois me rendre à l'évidence que cette courte visite, 5 jours, a largement dépassé mes attentes. Il faut bien avouer que tout est réuni pour proposer un voyage unique :

• quasiment pas de touristes, 50 l'année passée
• un paysage unique et hors du commun
• une richesse en faune et flore
  
• un peuple, les Bara, très accueillant et chaleureux...

Cette première visite du massif du Makay a permis d'en appréhender les richesses. Il sera nécessaire d'y revenir un certain nombre de fois, tant le potentiel de ses 4000 km² semble inépuisable. Je reviendrai donc l'explorer très prochainement, avec vous.

Makay, vue d'en haut.

En attendant ce voyage a eu le mérite de me faire découvrir :

• d'énormes gueltas qui sont ici des lacs
• des canyons à couper le souffle, de 100m de large à moins d'un mètre
  
• des points de vue qui laissent pantois

Mais surtout... cela laisse présager un potentiel d'exploration qu'il est de nos jours rare de trouver. Une rareté qui se mérite. Le massif est difficile d’accès, une fois en son cœur, il n'économisera pas vos jambes.

Le sable des canyons vous laissera des souvenirs dans les mollets, vite estompés par le rhum arrangé qu'aura su vous préparer le cuisinier.

Le plus difficile est de se retenir d'aller tout explorer, tout visiter, il y a tellement de canyons latéraux qui vous appellent dans un courant d'air chaud." Viens me visiter" me disent-ils... si si je vous le promets.

L'eau transparente de ces petits canyons qui se resserrent est propice à retrouver son âme d'aventurier...jusqu'où est-il possible de progresser ?

Zone de pêche du massif.

La découverte de la forêt sèche et des nombreux écosystèmes du massif du Makay permet de contenter tous les appétits. Aussi bien au sens figuré qu'au sens propre, piments sauvages, oranges ou citrons sont cachés à l'abri du soleil...un régal pour les papilles. Pour le piment, il est plus que conseillé d'avoir l'option " blindée " pour vos fameuses papilles !!!

Les bivouacs sur le sable blanc en bordure des rivières sont des havres de paix où l'on récupère facilement de la journée

Il n'est pas rare qu'une partie de l’équipe entame un chant improvisé, vite rejoint par les habitants du village le plus proche... que de souvenirs pour la dernière soirée.

Se retrouver à danser dans une ambiance tonique aux rythmes endiablés d'un groupe de musiciens locaux, invité par de jeunes demoiselles, bon d'accord jeunes filles, j'avoue, des enfants... restera un souvenir impérissable .

Mais le massif du Makay est aussi connu pour une pratique qui a toujours cours de nos jours : le Dahalo. Le zébu occupe une place essentielle dans la culture malgache, il est au centre de toutes les cérémonies et rythme la vie des malgaches. Il est donc aussi au centre de toutes les convoitises. Le Dahalo est le mot local pour désigner le vol des zébus. Les labyrinthes du massif du Makay sont l'un des refuges les plus propices à s'y cacher pour semer ses poursuivants...

Bon je dois le concéder, le Makay a peut-être un tout petit défaut (en dehors de celui d'en devenir "accro"). C'est une petite guêpe qui vit en communauté, se laisse approcher pour l'observer puis d'un seul coup vous sentez une vive douleur...et vous la voyez repartir vers son essaim. Vous vous êtes approché trop près, elle vient de vous le faire savoir et elle retourne travailler sur ses alvéoles. Je peux vous dire que vous vous méfiez beaucoup plus les jours suivants !

Un sorcier, un...

Soyez prêt pour le prochain départ, car le massif du Makay est un petit paradis pour le trekkeur qui cherche de nouveaux itinéraires...

Au fait, Makay signifie : repos... mais certainement pas pour celui qui voudra l'explorer.

Toutes les images, ICI.

Laurent