Trek Langtang - Gosainkund - jour 3 -

Jour 3 : Surka - Ghora Tabela

Comme tous les matins, deux chapatis bien chauds et un thé.
Ils se laissent déguster tout en discutant de l'itinéraire autour du feu, avant de reprendre la route mon chargement sur le dos.

La "tortue" est prête à découvrir ce que lui réserve cette journée, direction le sentier de la vallée du Langtang.

Le sentier, que dire du sentier...un sentier pour les amoureux. En effet on peut largement marcher à deux de front en se tenant la main. Mais cela fait du bien.

Le gain d'altitude est léger, il fait toujours aussi chaud : j'ai vraiment hâte de retrouver la barre des 3000m.




Le chemin progresse le long du torrent impétueux. Il se situe rive droite et l'on comprend aisément pourquoi. De l'autre côté, ce n'est que pentes abruptes et glissements de terrain. Une bonne partie de la roche semble avoir décidé que le climat était plus clément en contrebas. Seuls quelques arbres ont résisté, mais ils sont en piteux état. La gravité a eu le dessus sur les forces de cohésion. Les dernières pluies ont fini leur travail de sape et ont permis à la roche d'atteindre le fond de la vallée.



Peu importe, direction le haut de cette vallée du Langtang. Pour 99% des visiteurs, il s'agit d'une vallée fermée. Seuls deux cols (Tilman et Kangja) permettent de s’affranchir d'un d'aller-retour. Je croise un ballet incessant de groupes, individuels, porteurs...Me retrouvant rapidement le nez dans les mollets d'un groupe d'inconnus. D'après les marques des vêtements, je suppose que ce sont des Français...
Pour une fois j’appartiens à deux castes, touriste parce que j'en suis un, et porteur parce que ma charge est finalement assez importante.



Petit aparté concernant les porteurs, ils se divisent en deux catégories :

• Ceux directement liés aux touristes ont un travail normalement réglementé tant pour leur salaire que pour le poids de leur charge. Mais les temps sont durs, alors la double charge pour un double salaire est souvent de mise. Ils ont rapidement 30kg sur le dos.
• Les porteurs locaux, recrutés par les Népalais pour tout type de portage. Dans le Langtang comme il n'y a quasiment que des guest-houses, on peut dire que tous les portages sont pour le ravitaillement et donc sont en relation avec le tourisme.

Et il est possible de rencontrer différentes familles de porteurs locaux sur ce parcours :

• Le poultier, celui qui porte les poules vivantes dans de grandes cages en fer.
• L’œuftier, son cousin, qui ne s'occupe que des œufs.
• Le liquidman, celui qui ne transporte que les boissons. Est-il bien nécessaire de monter des bouteilles d'eau dans une région où les sources sont présentes tous les 500m ?...Les touristes sont parfois étranges ;-)
• Riceman : le riz est tout de même l’ingrédient de base de la cuisine népalaise, il faut donc le remonter des basses vallées. Un sac ne pèse jamais moins de 30kg.
• Allman, celui qui s'occupe d'acheminer toutes autres denrées, des gâteaux au chocolat, aux pâtes, en passant par le papier toilette...
• Gazman, celui qui s'occupe des bouteilles rouges, mais si elles explosent, elles vont le satelliser pour de bon...
• Woodman : alors pour lui ce n'est pas gagné, en plus d'être lourd, son chargement est volumineux.
  
• ...il y en a encore bien d'autres comme sawman...

Une vraie distribution de rôles pour un futur X-Men...

Après discussion avec des porteurs locaux, ils m'apprennent que leur charge est de 60kg au minimum...pas mal, pas mal !

Je suis encore heureux d'arriver à les rattraper, mais ce n'est pas si facile.

Dernière montée de la journée, je continue jusqu'à 3000m pour que mon sac de couchage ne soit plus une étuve la nuit.

Stop pour la nuit à Ghora Tabela, le premier point de vue dans cette vallée très encaissée. Comme toujours en Himalaya, plus on monte, plus les vallées s'ouvrent. Mon amie la brume revient fermer le paysage, j'attendrai demain pour prendre quelques photos des sommets sous une belle lumière...

Encore 5 minutes et puis plus rien...

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