L'homme qui voulait voir tous les pays du monde - André Brugiroux

Je ne pense pas être un collectionneur de pays, ce sont souvent les événements qui m'obligent à changer de destination (fermeture du Sahara, manque de travail dans un pays....). Je suis plutôt un spécialiste d'une région...
J'ai donc été intrigué par le titre du livre d'André Brugiroux : L'homme qui voulait voir tous les pays du monde.

J'ai démarré le livre un peu en reculant, je n'ai pas été emballé par l'introduction, puis tout a changé au fil des pages. J'ai été complètement conquis, et les pages ont défilé les unes après les autres. Je l'ai dévoré avec gourmandise.



Vous allez découvrir une vraie philosophie de vie, rien que cela. André Brugiroux est un homme qui ne renonce jamais.
Il décide un jour de visiter le monde, sans dépenser. Il faut donc compter sur les autres et la chance.
De nos jours, ce type de voyage revient à la mode (Nus et culottés, Tour du monde en 80 jours...), mais il faut se replacer en 1955. Faire du stop et voyager au grès du vent, c'était vraiment une grande nouveauté.

Dès son plus jeune âge, il travaille à droite à gauche, pour mettre un peu d'argent de côté avant de partir. La dépense moyenne est pour l'époque 1 franc par jour...
Il se rend vite compte qu'il faut maîtriser quelque peu les langues étrangères, alors autant travailler à l'étranger.
Il assimile à peu près l’anglais, puis l’espagnol, l’allemand et même l’italien...





André Brugiroux voyage, toujours et encore, et même au bout de 18 ans, il ne voulait toujours pas rentrer...mais faisant le tour de sa taille avec ses mains (dysenterie mal soignée), il a bien fallu se rendre à l'évidence...
Pour la suite : il ne passera plus que six mois en France, six mois à l’étranger

Mais l’intérêt principal de ce livre n'est pas au final tous les pays enchaînés, mais les rencontres faites. André Brugiroux est toujours très franc dans ses commentaires : " Je ne frappais pas aux portes des gens, je laisse cette honte à la télévision qui va mendier chez des gens en Bolivie qui n’ont que quatre épis de maïs.
Faut pas se méprendre, aller chez les gens ça m’intéressait. Mais dans le jeu du voyage, je voulais un échange naturel.
Des personnes qui me voyaient me disaient " dors pas là j’ai mon garage qui est vide ".
Environ 50% des nuits j’étais chez quelqu’un. Il faut pas croire que tout le monde est sclérosé comme l’Europe ! ". Tout est dit !




Il fera donc du stop, du bateau-stop, de l'avion-stop...tout ce qui se déplace finalement.
En allant vers l'autre, il trouvera toujours une solution, même s'il lui fallut attendre beaucoup d'années pour rejoindre certains pays (je vous laisse découvrir tout cela ;-)...
Il lui faut aussi retourner dans certaines régions qu'il pensait avoir visitées, lorsqu’il y avait une scission au sein d'un pays et la création d'une nouvelle nation.

Pour la visite de l'Arabie Saoudite, où il n'y a pas de visa touristique, vous allez adorer sa façon de concevoir la visite...

Un livre plein d'humanité, à l'humour caustique qu'il faut absolument lire cet été.
Je vous le conseille vivement.


L'homme qui voulait voir tous les pays du monde - André Brugiroux
Publié aux éditions City Editions

Bonne lecture.

Laurent