Trek corridor forestier (Madagascar) - Jour 1 Martine

Au départ, il y a le trek...

" Je vais proposer à 2/3 personnes max un voyage de reconnaissance à Madagascar mi-Juin, mi-Juillet.
 Si rien ne part cela pourrait t'intéresser? Quasiment 22 jours de trek, prix cool.…".
C’est ainsi que l’Aventure a commencé : un mail, juste un mail.
Le 14 juin 2014, départ du gîte à Antoetra, notre équipe est prête : Rémi notre cuisinier et guide local, Marcellin, Évariste et Antoine nos trois porteurs (l’un porte mon sac de 11kgs, pas un gramme de plus et ma tente, un autre celui de Laurent ainsi que sa tente et le dernier " la cuisine ", ustensiles et denrées…dont le vary (riz)), Laurent et moi-même.
Direction Sakaivo, le but de cette journée…mais avant, il faut s’acquitter du droit de visite. Laurent règle le droit d’entrée pour le village.
Et c’est parti pour quelques heures de marche…le prix à payer pour explorer les villages reculés des Zafimanirys.
Le paysage est très vallonné avec une végétation de lande, de broussailles…Ce paysage est magnifique et invite à la randonnée pédestre…
Le chemin est relativement facile malgré quelques grimpettes en pente douce, qui coupent bien les jambes surtout le premier jour…



Enfin, on arrive à Faliarivo, village perché, un des très beaux villages Zafimaniry. Les maisons, serrées entre elles, sont toutes construites en bois (avec le bois de la forêt), les toits faits de couches de bambou.
On décide de déjeuner sous une paillote surplombant ce fameux village...mais avant une pause s’impose…quelques photos à prendre. Oui, de là-haut, le spectacle est grandiose : le village est animé, des enfants riants font des glissades sur un gros rocher, des femmes lavent le linge sur une grosse pierre plate, des hommes sont affairés à construire une maison en torchis, la radio qui chante à tue-tête des chansons malgaches à la mode…mais le spectacle est parfois aussi déroutant : même les enfants mettent la main à la pâte comme cette petite fille marchant pieds nus avec un sceau plein de terre en équilibre sur la tête, pendant que d’autres regardent…
Le repas de midi est vite avalé, et pendant que certains font une sieste, moi, je passe un long moment sur mon perchoir à regarder l’animation. J’adore !



Il faut repartir, mais avant, on fait le tour, la visite du village…cela vaut vraiment la peine de s’immerger dans cet univers très particulier.
Puis, on quitte le village par un sentier facile, alternant montées et descentes pendant toute l’après-midi.
Le soleil cogne fort aujourd’hui, on croise deux vazahas (terme pour désigner les « blancs »), Sakaivo ne doit  plus être bien loin.
Effectivement, on arrive enfin à destination, le village de Sakaivo. Magnifique village, presque toutes les maisons (sauf l’école) sont en bois. Et il se situe dans un site enchanteur, comme un cirque rocheux, avec le village juché sur le flanc de la montagne et des rizières à ses pieds.
On pose nos sacs. Ce soir, j’ai le droit, pour moi toute seule, à une petite maison avec un étage. En attendant le repas du soir, avec Laurent, on se promène dans le village.
Malheureusement, ce village, de plus en plus couru par les touristes, a perdu un peu de son authenticité. Aucun plaisir à prendre des photos. Les enfants réclament inlassablement des bonbons, de l’argent…sans un sourire et encore moins un " STP ", ils sont habitués à recevoir sans contrepartie.
Bref, le tourisme a encore fait des ravages. Face à de tels débordements, quel est le comportement à adopter ? Tekenessi a, je pense, une partie de la réponse : consommer le plus possible des produits locaux et donner de vrais salaires et pourboires à ceux qui le méritent.

Martine