Mustang (Népal) - La Haute Route (le chaînon manquant)... Épisode 2

Je vous avais laissé au sommet du Gaugiri, il est temps de redescendre et de prendre la direction de ce fameux chaînon manquant.

Mais c'est quoi au fait ce chaînon manquant ?

Au départ c'est une idée de Paulo Grobel qui a été reprise par Pierre Martin, puis par moi avec la complicité de Tamera.

Il s'agit d'un itinéraire ultra sauvage qui permet de relier le site hindouiste du Damodar Kunda (source de la Kali Gandaki) à l'ancien village de Kog, puis dans un dernier effort Jharkot par les montagnes sans redescendre dans la vallée.

Un programme somme toute assez facile sur les cartes...mais beaucoup plus exigeant dans la réalité.

Atteindre le Damodar Kunda permet d'avoir de belles vues sur le glacier du Saribung que j'avais pu couper durant ma traversée du Népal. Je le découvre sous un autre angle et en apprécie à nouveau le spectacle, de la pure magie, je vous le dis...

Une fois terminée cette petite jonction, il faut donc contourner par l'Ouest le grand massif  qui inclut les montagnes de :

• Bhrikuti
• Kumjungar Himal
• Sano Kailash
• Futi Himal...

Des sommets de plus de 6000m d'une extrême densité.

C'est donc deux jours de cheminement assez complexe en utilisant des portions sans tracés. Seuls quelques animaux parcourent cet itinéraire.

Retrouver les cairns des précédents passages, lire le terrain et surtout le reconstruire...

C'est au piolet que nous progressons, pour sécuriser la descente vers le torrent où nous poserons notre camp.

Puis à nouveau, creuser de nombreuses marches pour s'en extraire.

Au premier col à drapeaux, nous sommes sortis d'affaire. Un court passage, mais qui restera dans les mémoires...

D'un seul coup, tout semble plus facile. Il ne reste plus qu'à passer de crêtes en vallons sur les traces des déplacements de troupeaux durant l'estive. En octobre, il y a bien longtemps qu'ils ont tous retrouvé leur village à l’exception d'un camp.

Cette fin de parcours permet aussi de plonger dans l'histoire.

• Une histoire contemporaine, avec la présence de bases arrière pour les Khampas qui organisaient des raids contre les Chinois durant la première période de rébellion. A ce sujet relire le livre : " Les Guerriers de Bouddha ".
• Une histoire plus lointaine avec les villages abandonnés par l'Humain lors de la disparition de l'eau. Élément nécessaire à la sauvegarde d'une activité agricole. Nous avions déjà croisé le village déserté d'Akiama, voici celui de Kog.

Et les montagnes ?

Cette fin de parcours met à l'honneur le Dhaulagiri, et dans une moindre mesure les Annapurna.

Le Dhaulagiri apparait à chaque col ou sommet que nous gravissons.

Il ne faut pas hésiter à faire quelques efforts supplémentaires pour pouvoir profiter des panoramas qui nous sont offerts.

Le " retour en ville " se fait par Jhong et Jharkot, des villages oubliés par le tour des Annapurna. Comme de toute façon, il est nécessaire d'oublier ce tour, je me demande s'ils vont un jour pouvoir vivre du tourisme.

Pourquoi oublier le tour des Annapurna ?

A moins d'être complètement entêté, d'aimer la poussière et les véhicules que l'on suit pour rejoindre Jomsom, je n'en vois pas l’intérêt. Ce magnifique itinéraire a vécu, mais mieux vaut se tourner vers les autres possibilités qu'offre le Népal. Et elles sont nombreuses, je vous le promets...

Bon voyage.