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Ladakh, découverte d'un fruit mythique : l'Abricot

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Ladakh, découverte d'un fruit mythique : l'Abricot


Fruit gorgé de soleil, jaune-orangé, synonyme de soleil et du sud de la France, l'abricot est aussi le fruit phare de cette région himalayenne, le Ladakh.
Pour les plus curieux, vous pouvez aussi en déguster en Suisse dans le Valais.

L'abricot de son vrai nom : Prunus armeniaca (prune d'Arménie) appartient à la famille des Rosaceae.
Il a la particularité d'être un fruit dit climactérique, sa maturation est dépendante de l'éthylène.
Chez les plantes climactériques, cette phytohormone provoque la maturation des fruits.
La peau veloutée, dont la couleur peut aller du jaune au rouge, est parfois piquetée de « taches de rousseur ». La couleur rouge n’est pas gage de maturité (le degré de maturité est apprécié par le parfum et la souplesse du fruit).
L'abricot est originaire de Chine (cultivé depuis 2000 ans). On peut donc sans trop se tromper, penser que la route de la soie est à l'origine de sa diffusion en Asie et en Himalaya. L’Afghanistan, le Pakistan et tous les pays d'Asie centrale regorgent d'abricotiers. En effet, les abricotiers sont adeptes du soleil et de la chaleur, surtout au printemps. Les jeunes fruits sont détruits à des températures inférieures à -1°, les fleurs à -3°. Sachant que la floraison de cet arbre fruitier est hâtive, on comprendra l'intérêt de les planter en situation chaude et abritée, ce qui est le cas au Ladakh. En été, à Leh, il peut facilement faire 35 à 40°C...

Pour la France, il faudra attendre le roi René d'Anjou (1409-1480), héritier du royaume de Naples en 1435, qui ramena d'Italie ce fruitier dans sa région natale, où il prit le nom d' " abricotier " vers 1560.

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Particularités des abricots du Ladakh :

Les abricots sont présents un peu partout dans Leh, ils se nomment Chuli. Vous les trouvez frais au sud de la Main Bazar Road. Dans leur version sèche, encore plus au sud à la jonction avec la Old Leh Road...

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Mais ils sont aussi présents dans différentes boutiques sous forme de  :
  • confiture
  • huile
  • crème
  • poudre pour le peeling...

Ce n'est pas le choix qui manque.


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La confiture est produite en dehors de Leh dans de petites usines qui récoltent les abricots des vallées environnantes, ainsi que de celles de la Nubra et de Lamayuru.

Chaque région ayant ses spécificités. Il faut privilégier la version sans sucre ajouté.


Mais ce qui nous est moins habituel, c'est l’utilisation de l'amande au cœur du noyau (appelée tsegu).

En général, chez nous, une fois la chair consommée, le noyau est jeté. Ici, rien de tout cela, il est brisé pour en récupérer l'amande, vous la mangez telle quelle. Il a souvent été demandé de ne pas trop en ingérer, car cette amande contient de l'acide cyanhydrique. Ici, cette considération ne semble pas être prise en compte (variété différente ?), car certains en mangent jusqu’à 100 par jour...

L'amande sert aussi à la confection d'une huile, qui a plusieurs applications :

  • entretien de la peau
  • lampe à huile dans les monastères
  • cuisson de plats particuliers pour le Losar (Nouvel An tibétain)

S'il s'agit de bons abricots, le noyau est enlevé délicatement. Dans le cas contraire, le fruit est broyé entre le pouce et l'index pour expulser le noyau. La pâte sans intérêt est abandonnée à sécher sur des pierres.

Une fois les noyaux brisés à la main, les amandes sont écrasées entre deux pierres en V pour produire une pâte épaisse. Cette dernière sera pressée à la main pour en extraire l'huile. Un travail long et physique, mais garant d'une huile de qualité.

Il faut compter, en moyenne, 1500 amandes pour 1 litre...


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Sec ou frais, tous les Ladakhis consomment ce fruit.

Il faut compter 250 Rps le kilogramme. Mais en aucun cas ne se fier à la couleur rouge du fruit. Je vous rappelle qu'il est climactérique, et qu'il ne va par conséquent mûrir après récolte...

Les Ladakhis sont devenus de grands connaisseurs de ce fruit, ils lui ont donné des noms spécifiques selon la qualité :

  • Phating, première qualité
  • Halban, seconde
  • Peban...la moins bonne.
Au nord de Lamayuru, il existe quelques enclaves aryennes. Des Ladakhis venus du Pakistan tout proche. Ils sont devenus les spécialistes de l'abricot. Le village de Da Hanu a même refusé une route de l'état pour ne pas détruire certaines parcelles riches en abricotiers.
Ils n'ont pas besoin de vendre leur récolte de phator sur les marchés, ils ont un accord avec l'armée qui leur achète quasiment toute la totalité de la production...trop facile.

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Ramassage, séchage...

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Portage...

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 (Mangeage ?), en pancake, pas mal aussi ;-)...



Les inondations de 2010 ont mis à mal certaines vallées, détruisant de nombreuses parcelles. Mais à ce jour, la production est revenue à un bon niveau, touristes et locaux se régalant de ce fruit doré.

Mais au fait, alors que tout le monde consomme de l’alcool de blé ou d'orge (chang), pourquoi ne rien avoir produit avec l'abricot ?
Je ne suis pas là pour faire la promotion de l'ivresse, mais une bonne abricotine du Valais (AOP), c'est tout de même un pur régal, non ?


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PS : une petite galerie pour compléter cet article, et à enrichir lors de mes futurs voyages...
 
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Pascal 18 avril 2021
Je ne me suis pas posée la question lors de ma découverte des abricotiers du Ladakh, mais ces abricotiers sont-ils francs ou greffées ?
Sur les différentes qualités, j'ai bien remarqué des noyaux de différentes grosseurs et couleurs (blanc à brun)...

Rép : je n’ai hélas, pas la réponse sur la greffe ou pas…à suivre.
Cyril 17 avril 2021
Vous indiquez qu'il peut faire 35 à 40 degrés à Leh , au Ladakh , en été .

Je connais la ville de Leh et cette information est complètement erronée.
Située à 3 500m , les températures ne peuvent pas dépasser 25 degrés en été.
Pour qu'il fasse 25 degrés à Leh , il faudrait que la température en plaine , près d'Islamabad, au Pakistan, soit proche de 50 degrés. Les 3 500 m d'altitude retirent 25 degrés.

Rép : cher Cyril.
Merci de me rappeler que je dis un peu n’importe quoi. Mais, car il y a un mais, je parle de chaleur en plein soleil, on ne se promène pas à l’ombre à un mètre du sol avec ventilation. Il y plein de vallées au Ladakh où la Tº atteint bien cette donnée, ne vous en déplaise.
Et pour ce qui est d’Islamabad, j’y suis actuellement, les records sont de plus de 45°C. Et ce toujours à l’ombre et à un mètre du sol…
Je ne parle donc pas de Tº relevées mais de réalité ressentie.
Sinon pour Leh : le record de chaleur est de 39°C enregistré le samedi 10 juin 1995 (toujours à l’ombre…).
Mais merci tout de même pour votre commentaire.
Laurent
Martine 14 octobre 2014
Que oui, une Abricotine AOP est toujours un régal... surtout après une fondue ou une Raclette... du Valais, bien sûr! Quant à savoir pourquoi nos amis Ladaki n'en ont jamais produit, c'est une excellente question...

Je ne suis pas certaine mais il me semble qu'il n'y a au Ladakh qu'une seule variété qu'on appelle Chuli... La plus grosse variété dont l'amande est douce et comestible. Pour les autres variété dont la qualité est suffisante pour être mangées à la main, on parle de pathing... C'est pas comme ça que tu l'as compris, toi?

Rép : salut Martine
Pour ma part, après questionnement, chuli est le nom générique pour l'abricot,et pathing, la première qualité. Pour le seconde j'ai eu : Halban...
   
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